Rechercher sur le blog

mardi 1 novembre 2011

Former des professionnels de la culture et du tourisme, l'exemple de la Maison de la Canne (Martinique)

On considère souvent à tort, la Culture et le Tourisme comme des matières antagonistes, où à la noblesse culturelle s’oppose la trivialité touristique. Dorénavant, les territoires ne peuvent plus se passer de Culture pour valoriser leur offre touristique et les équipements culturels ne peuvent plus se passer de tourisme pour s'autofinancer. Pourtant l’opacité entre ces deux mondes est encore prégnante, à tel point qu’il est rare de trouver au sein des lieux culturels aux Antilles comme les musées ou les festivals, des produits culturels qui puissent intégrer la chaine de commercialisation.

  • L'exemple de la Maison de la Canne en Martinique où le besoin de former des professionnels de la culture et du tourisme.

Le site de la « Maison de la Canne » est situé dans la commune des Trois Ilets. Construite sur une ancienne distillerie de rhum, le musée retrace l’histoire de la canne à sucre depuis son introduction en Martinique au milieu du XVIIe siècle. Pour autant, il ne renseigne les visiteurs que sur la fabrication du rhum (comme le font déjà toutes les distilleries ouvertes au public sur l’île) et aborde succinctement les différentes potentialités offertes par la canne à sucre en matière d’énergie ou de revalorisation des déchets. Pas une fois il n’est proposé aux plus curieux de « toucher » très simplement et symboliquement une canne à sucre, d’en déguster un morceau, d’en extraire le jus ou d’en apprécier le sirop. Pas une fois les différents sens des visiteurs ne sont mis en éveil, à travers les arômes envoutants des plantations, la solidité de leurs plantes ou le sucré de leur jus. Pas une fois les technologies de l’information et de la communication ne sont intégrées alors que nous sommes entrés, selon Xavier DALLOZ, dans « l’ère du numérique et du massivement interconnectée » (NDA : le musée n'a même pas de site internet). 

Sans entrer dans les détails mais à travers ce seul exemple parmi tant d'autres, on comprend ce que veut dire l’économiste Claude ORIGET DU CLUZEAU quand elle parle de « logiques et d’objectifs » différents entre les acteurs du tourisme et de la culture mais aussi et plus largement, entre un établissement culturel et ses visiteurs qui viennent non pas pour simplement « lire des panneaux en carton » mais partager une expérience autour d’un produit agricole, emblème dans l’imaginaire occidental, d’une agriculture insulaire. 
Les acteurs du tourisme et de la culture se doivent de maîtriser certaines compétences que Xavier DALLOZ décrit comme :
  • Les services d'action commerciale (recrutement, fidélisation, promotion et commercialisation...)
  • Les services études et sondages (cibler les marchés procéder à des bilans de notoriété...)
  • Les services de réponse aux questions des clients, notamment dans des blogs, pour assurer de la vente directe de visites à des groupes à partir de campagnes médias...
  • L’exploitation des fichiers ou annuaires d’acteurs concernés par la visite d’un site touristique (offices de tourisme, transporteurs, hôtels, restaurants…) permettant de définir les cibles et les partenaires pour mesurer les retombées économiques de la visite d’un site touristique.
  • La sélection d’informations au sein des marchés ciblés définissant des critères de segmentation etc…


Sans renier l’objectif principal de ce type de structures, il faudrait parvenir à trouver un juste équilibre entre la nécessaire pédagogie et le véritable marketing patrimonial.

A lire ou à relire :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Enrichissez cet article de vos propres réflexions

Vous aimerez peut-être

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...