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mercredi 16 novembre 2011

Tourisme : Pourquoi en fait-on toute une histoire ?


Il était une fois le Tourisme...
Cette jolie comptine qui nous est si souvent racontée met en scène un monde touristique merveilleux. Fantasmé en source inépuisable de financements pour des économies insulaires sclérosées, on le décrit toujours, par paresse intellectuelle ou ignorance véritable, comme une voie de développement économique naturel pour ces petits "paradis" aux pieds dans l'eau. Néanmoins, à y regarder de plus près, l'activité touristique ne représente qu'une part infime du P.I.B. des territoires guadeloupéens et martiniquais. Selon les chiffres de l'INSEE rapportés par l'IEDOM en 2010, il représenterait pour la Martinique moins de 3% de la création de richesses sur l'île, 5.8% de la création d'entreprises, 5.9% des effectifs salariés (le rapport IEDOM 2010 ici voir la page 118). Pour la Guadeloupe, ce serait 3.2% des créations de richesse, 6% des effectifs salariés, 8% des entreprises de l'île etc...(le rapport IEDOM 2010 ici voir la page 108 ). En somme, des chiffres bien peu reluisants pour un nouvel eldorado économique.  Mais alors, pourquoi une activité marchande dont l'impact économique est aussi peu visible dans les chiffres peut-elle se muer en un véritable terreau polémique ? Comment expliquer que chaque action de nos territoires en matière touristique suscite de telles réactions épidermiques ? L'épisode qui a agité les réseaux sociaux ces derniers jours au sujet de l'Hôtel Mercure en Martinique en est l'illustration parfaite (voir la vidéo ici). Certains médias, dont la polémique excessive constitue le fond de caisse, n'hésite pas à parler "d'affaires qui dérangent" une industrie qui se cherche encore une nouvelle égérie. Pourquoi fantasmer le tourisme en sauveur quand celui-ci n'a jamais tenu ce rôle sur nos territoires ?  Il n'est pas question ici de faire des procès d'intention mais plutôt mettre en garde contre cette propension excessive à considérer qu'une activité marchande, aussi florissante puisse-t-elle être, pourra sauver des modèles économiques dépassés. Que la pensée économique des îles de la Caraïbe ne s'arrête pas aux arrivées des bateaux de croisière ou aux portes des avions Corsair. 
Je suppose seulement, comme beaucoup, que notre envie de parler du tourisme, notre prétention à nous habiller en expert du tourisme, est le fait d'une exposition médiatique importante et pas toujours pertinente. Que la classe politique impuissante parfois indolente,  face aux conflits incompatibles avec un mandat électif, se rabat trop souvent sur ce secteur pour (se) prouver son activisme. Que derrière des ravalements de façades, se cachent bien souvent des luttes entre cadres. Et quand bien même il existe des exceptions sincères, à défaut d'être des bâtisseurs de paradis, beaucoup sont déjà...des critiques aguerris.

Pour poursuivre le débat, lire l'article de Politiques-publiques "Le Mercure et nos paradoxes" ici


2 commentaires:

  1. Fort heureusement, Bondamanjak a la répartie plus brillante que son animateur. A très bientôt sur ce blog j'espère.

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